Le Code du travail définit les risques psychosociaux (RPS) comme étant une probabilité qu’un ou plusieurs travailleurs subissent un préjudice psychique, pouvant s’accompagner d’un dommage physique. Les RPS peuvent être causés par les conditions de travail ou liés à l’organisation du travail et les relations interpersonnelles. Quoi qu’il en soit, il convient de déterminer ces risques en vue de les prévenir et de protéger les employés.
Quels sont les facteurs principaux des RPS ?
Selon l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, le contexte et le contenu du travail sont les deux principales sources de risques psychosociaux. En effet, le volume des missions à réaliser peut par exemple influencer la santé des salariés. Si les tâches assignées sont trop complexes ou nombreuses, cela pourra engendrer du stress et une charge mentale supplémentaire. L’organisation du travail est également un facteur pouvant causer des RPS : mauvaise répartition des missions, objectifs fixés, relations d’autorité, etc.
Dans certaines situations, c’est surtout les conditions de travail et de vie qui occasionnent différents troubles chez les employés. Il peut s’agir des horaires exigeants ou de la rémunération insuffisante, mais également des contraintes matérielles et logistiques. Un bureau non adapté pourra par exemple entraîner des troubles musculo-squelettiques (TMS) puis causer des problèmes psychiques.
En outre, les conflits en termes de rapports interpersonnels (entre les salariés, cadres, tiers et bénéficiaires) sont aussi source de stress et de mal-être : violences internes ou externes, harcèlement, etc. Si un ou plusieurs de ces facteurs touchent un seul salarié en premier lieu, les tensions peuvent provoquer un stress généralisé au sein de son équipe, ce qui peut influencer la productivité de l’entreprise.
Quelles sont les conséquences des RPS pour la société ?
L’exposition des salariés à ces risques professionnels et situations de travail dégradantes a un impact considérable pour la santé des travailleurs, mais aussi pour les chiffres d’affaires de l’entreprise.
Pour les salariés, l’intensité et la durée d’exposition aux facteurs de risque influencent grandement les conséquences. Si elle se traduit au début par un mal-être ou une souffrance au travail, cela peut par la suite entraîner à des conduites addictives. Dans tous les cas, les RPS engendrent une dégradation de la santé physique et surtout mentale. Les employés peuvent ainsi être sujets à des TMS, des maladies cardio-vasculaires, des troubles psychiques (dépression, anxiété, état de stress…) ou à l’aggravation d’une affection chronique.
Pour la société, l’apparition des risques du travail peut causer divers désagréments à commencer par l’accroissement du taux d’absentéisme et celui de la rotation du personnel. La réduction de la productivité est également une conséquence non négligeable. Cela peut être dû aux problèmes de discipline, à l’augmentation des accidents et incidents de travail ou encore à la dégradation de l’ambiance au sein de l’équipe. Sur le long, ces soucis entraîneront un non-respect des exigences de qualité et pourront même nuire à l’image de l’entreprise.
Comment prévenir les RPS ?
Pour toute entreprise, la mise en place des mesures de prévention du risque s’avère indispensable non seulement pour mettre les salariés à l’abri, mais également pour maintenir une bonne productivité. Vous pourrez choisir entre 3 types de prévention :
. Primaire ou élimination des risques
Pour ce faire, il faudra rendre les charges de travail moins importantes ou éradiquer les sources de danger (matériel défectueux, substances éventuellement toxiques, etc.). Une organisation efficace des rotations peut également s’avérer indispensable.
. Secondaire ou minimisation des dangers
Cette mesure consiste en effet à mettre en place les ressources nécessaires pour garantir le bien-être et la santé des travailleurs : espace pour s’exprimer, accessoires de protection, plan de formation et team building, etc.
. Tertiaire ou réduction des dommages
Ici, l’idée sera d’informer les salariés qui subissent des facteurs de stress : accompagner suite à une agression, séminaire sur le harcèlement et les démarches pour les victimes, entamer une procédure en concertation, etc.
La loi prévoit également un audit des RPS auprès des employés de l’entreprise afin de connaitre les contraintes qu’ils rencontrent puis de les améliorer par la suite.